Des employés d’une centrale nucléaire située dans le sud de l’Ukraine ont jugé bon de connecter le réseau interne du bâtiment à Internet. Objectif : utiliser les ressources énergétiques de la centrale pour miner de la cryptomonnaie gratuitement.

Les mineurs de cryptomonnaie ne manquent clairement pas d’idées pour s’enrichir, quitte à outrepasser les lois de leur pays. La récente affaire relayée par ZDNet en est l’exemple parfait. Les services de sécurité d’Ukraine, aussi appelés SBU, ont effectué une descente le 10 juillet dernier dans la centrale nucléaire située à proximité de la ville de Yuzhnoukrainsk. Et ce pour y confisquer du matériel dédié au cryptominage.

L’électricité, un élément important lors du minage

Des employés ont en effet connecté le réseau interne de la centrale à Internet dans le but de miner des cryptomonnaies sans avoir à payer les frais d’électricité. Le minage, pour rappel, est une activité dont la consommation électrique est importante, entraînant des coûts énergétiques généralement élevés. Avec pour principale conséquence de faire baisser la rentabilité de la cryptomonnaie que l’on mine. Ici, les fraudeurs ont tout bonnement profité de leur accès privilégié à la centrale pour se servir en électricité directement à la source, et sans frais supplémentaires. Malin… Et particulièrement osé !

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La centrale nucléaire de Doel, en Belgiqe, en guise de photo d’illustration. // Crédit photo : Frédéric Paulussen via Unsplash.

Mais comme le note ZDNet, cet acte constitue une «violation des secrets d’État en raison de la classification des centrales nucléaires en tant qu’infrastructure critique ». D’où l’intervention des autorités ukrainiennes : du matériel et des ordinateurs ont ainsi été saisis dans les bureaux administratifs du bâtiment. Parmi les équipements confisqués, citons des blocs d’alimentation, des refroidisseurs, mais aussi des cartes graphiques. Il faut dire que connecter une centrale nucléaire à Internet lorsque l’on se trouve en Ukraine n’est pas vraiment une bonne idée, surtout quand on comme voisin la Russie.

Un cas loin d’être isolé

Six GPU (Graphics Processing Unit) Radeon RX 470 ont été retrouvés dans un premier boîtier métallique, suivis de cinq autres dans une seconde malle. Des « RIG » (des plateformes de minage, concrètement, PC montés sommairement sur une carte mère) font également partie des trouvailles. Au moment d’écrire ces lignes, plusieurs employés ont été accusés par les forces de l’ordre, bien qu’aucune arrestation n’ait pour l’instant eu lieu. Et ce genre d’événement n’a rien d’un cas isolé.

Bien au contraire : ZDNet liste plusieurs exemples similaires au cours de l’année écoulée. En février 2018, des ingénieurs du centre nucléaire russe ont par exemple été arrêtés après avoir utilisé le superordinateur de l’agence pour miner de la crypto-devise. Un mois plus tard, le bureau de la Météorologie d’Australie a vécu la même déconvenue, tout comme l’Institut national de physique et de génie nucléaire de Roumanie, en avril 2018.

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