179 arrestations dans 6 pays, 500 kilos de drogues et médicaments saisis, et plus de 6,5 millions de dollars. Avec l’« Operation Disruptor », les forces de l’ordre envoient un message fort aux trafiquants du dark web.

« PillCosby », « DRXanax », et 177 autres trafiquants de drogues et médicaments ont été écroués lors d’une vague d’arrestation sur plusieurs mois, lancée en simultanée par les autorités américaines et européennes. Ces dealers organisaient leur business sur le dark web, cette face moins visible d’internet, accessible par des réseaux parallèles aux chemins traditionnels.

Europol et le FBI ont fièrement affiché le bilan de l’« Operation Disruptor » à l’occasion d’une conférence de presse le 22 septembre 2020, à laquelle Wired a assisté. 500 kilos de drogues et 6,5 millions de dollars (en cash et en cryptomonnaies) ont été saisis aux domiciles et entrepôts des délinquants.

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Les forces de l’ordre sont parvenues à identifier les personnes derrière les pseudonymes de dizaines de trafiquants du dark web. // Source : Louise Audry pour Numerama.

Habituellement, lorsque la police s’attaque aux activités du dark web, elle s’en prend plutôt aux places de marchés et forums où sont échangés les biens, comme AlphaBay ou Silk Road. Mais cette fois, elle a décidé de viser directement les trafiquants, qui font affaire sur plusieurs marchés en même temps. Difficile donc d’estimer les effets à moyen terme de l’opération sur le trafic de drogue. Est-ce que les concurrents des 179 prévenus vont pouvoir reprendre leur volume d’activité ?

Des informations tirées du démantèlement d’une place de marché

L’opération prend son origine dans le démantèlement d’une place de marché du darkweb, « Wall Street Market », par la police allemande. C’était en mai 2019, et les forces de l’ordre avait pu saisir le serveur back end du marché. Ils ont ensuite pu en tirer des informations essentielles pour remonter à l’identité de certains vendeurs. Malgré le peu d’identification demandée et certaines protections supplémentaires offertes par les réseaux utilisés pour se connecter au dark web, effacer toute trace numérique d’un trafic reste une tâche irréalisable.

« Nous allons venir vous chercher »

C’est sur ce point que le directeur du FBI Christopher Wray a insisté lors de la conférence de presse : « Ce qu’il y a à retenir des annonces d’aujourd’hui, c’est que peu importe où vous allez pour essayer de faire votre trafic ou comment vous essayez de le faire, nous allons venir vous chercher ». Cette déclaration s’aligne avec les récents propos de l’organisation sur d’autres affaires de cybercriminalité.

Europol, qui a coordonné la partie européenne de l’opération, explique qu’il a regroupé les informations du serveur de Wall Street Market dans des dossiers de renseignement envoyés aux pays concernés par le trafic. Libre aux autorités locales d’ensuite se servir de ces informations pour ouvrir leurs propres enquêtes.

D’ailleurs, la police européenne prévient : l’Operation Disruptor n’est pas terminée, et d’autres arrestations sont à venir. De quoi inquiéter les centaines de trafiquants restants ?


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